It’s starting to feel a bit predictable, but workers at another major federally regulated industry have been pushed into a labour dispute for the third time in as many months. Canadian Union of Postal Workers (CUPW) employees at Canada Post have overwhelmingly voted in favor of a strike mandate. Just weeks ago, port workers and longshoremen in British Columbia and Quebec were locked out following significant labour disagreements, and in August it was Teamsters-affiliated rail workers who were locked out. In both of those cases, the Minister of Labour forced binding arbitration on workers to resume work very quickly. Are federally regulated industries refusing to negotiate in good faith on purpose, knowing the government will do this? And what does this mean for striking postal workers?
To preface what happened in both the port and rail strikes, the Minister of Labour used the powers available to him under Section 117 of the Canada Labour Code to instruct the Canada Industrial Relations Board (CIRB) to impose binding arbitration. This is slightly different than enacting back-to-work legislation (which would require the votes of Parliamentarians) but has a similar effect. It forces the corporations to negotiate with workers through a third-party arbitrator, and whatever agreement is negotiated by the third party is binding, meaning workers go back to work with a new contract, even if their labour demands aren’t met. It is, in essence, back-to-work legislation with the edges sanded off slightly, and no vote in the House of Commons.
In Canada Post’s case, the Minister has stated recently that he’s “…not looking at any other solution other than negotiation. Right now, every day is a new day in collective bargaining and we are going to continue to support the parties in any way we can and make sure they are able to try and get a negotiated agreement.” The statement seems almost purposefully vague. Negotiations between the 55,000 striking postal workers and Canada Post is exactly what needs occur. A fair deal, negotiated between both parties, in good faith, will result in the best outcomes for the workers and for Canadians. But his statement does not indicate what kind of negotiation, and he does not seem to be ruling out binding arbitration. Those postal workers have been attempting to bargain for almost a year, and Canada Post has dug their heels in. While a special mediator has been appointed, the Minister has seemingly stopped just short of binding arbitration so far.
Like most negotiations, better pay is part of the equation, but another major stumbling block is worker safety. Postal workers have the second-highest Disabling Injury Frequency Rate in the country for federally regulated workplaces, behind only road transportation (predominantly truckers). Increased medical leave and improvements to group health benefits are also top of mind for postal workers.
The federal government has used back-to-work legislation to end postal worker strikes in the past, including in 2018, when postal workers were using rotating strikes to continue operations while still committing to job action. The then-majority government pushed forward with back-to-work legislation, undermining collective bargaining. It also happened under the previous Conservative government, with then-Labour Minister Lisa Raitt using legislation as a cudgel to force postal workers to work in 2011. The irony at that point was that postal workers weren’t even on strike, Canada Post locked workers out.
While, at the time of writing, CUPW and Canada Post remain deadlocked in their positions, it’s vital that the right to free and fair collective bargaining continue. Obviously strikes are inconvenient. That’s the point. Work action is intended to bring to light the disagreement workers have with management to demand better wages and working conditions. But because of how frequently binding arbitration has been used recently, it’s not out of the question that companies are simply refusing to come to the bargaining table and are instead trying to wait out negotiating in hopes that the federal government would force a deal. This entire issue could have been averted had Canada Post negotiated in good faith in the first place.
Des négociations de bonne foi auraient permis d’éviter la grève à Postes Canada
Cela commence à devenir un peu prévisible, mais les travailleurs d’une autre grande industrie sous réglementation fédérale ont été poussés vers un conflit de travail pour la troisième fois en autant de mois. Les employés du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) de Postes Canada ont voté massivement en faveur d’un mandat de grève. Il y a quelques semaines, les travailleurs portuaires et les débardeurs de la Colombie-Britannique et du Québec ont été mis en lock-out à la suite d’importants conflits de travail, et en août, ce sont les travailleurs ferroviaires représentés par le syndicat des Teamsters qui s’étaient retrouvés en lock-out. Dans ces deux cas, le ministre du Travail a imposé un arbitrage contraignant aux travailleurs pour qu’ils reprennent le travail très rapidement. Les industries sous réglementation fédérale refusent-elles délibérément de négocier de bonne foi, sachant que le gouvernement agira de la sorte? Et qu’est-ce que cela laisse présager pour les travailleurs postaux en grève?
En préambule aux grèves des secteurs portuaire et ferroviaire, le ministre du Travail a utilisé les pouvoirs que lui confère l’article 117 du Code canadien du travail pour ordonner au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) d’imposer un arbitrage contraignant. Cette mesure est légèrement différente de l’adoption d’une loi de retour au travail (qui nécessiterait le vote des parlementaires), mais elle a un effet similaire. Elle oblige les employeurs à négocier avec les travailleurs par l’intermédiaire d’un arbitre tiers, et l’accord négocié par ce dernier est contraignant, ce qui signifie que les travailleurs reprennent le travail avec un nouveau contrat, même si leurs revendications demeurent insatisfaites. Il s’agit essentiellement d’une loi de retour au travail dont on a légèrement arrondi les contours et qui n’a pas fait l’objet d’un vote à la Chambre des communes.
Dans le cas de Postes Canada, le ministre a déclaré récemment qu’il « n’envisage pas d’autre solution que la négociation. Pour l’instant, chaque jour est un nouveau jour dans les négociations collectives, et nous allons continuer à soutenir les parties de toutes les manières possibles et à nous assurer qu’elles sont en mesure d’essayer de parvenir à un accord négocié ». On a l’impression que c’est presque délibérément que cette déclaration est vague. Les négociations entre les 55 000 travailleurs en grève et Postes Canada sont exactement la voie à suivre. Un accord équitable et négocié de bonne foi entre les deux parties est ce qui permettra d’obtenir les meilleurs résultats possible pour les travailleurs et pour les Canadiens. Mais dans sa déclaration, le ministre ne précise pas à quel type de négociations il fait allusion, et il ne semble pas exclure l’arbitrage obligatoire. Les travailleurs des postes tentent de négocier depuis près d’un an, mais Postes Canada demeure inflexible. Bien qu’un médiateur spécial ait été nommé, le ministre semble hésiter à se rendre jusqu’à l’arbitrage obligatoire pour l’instant.
Comme pour la plupart des négociations, l’amélioration des salaires fait partie des discussions, mais la sécurité des travailleurs constitue l’une des principales questions en litige. Les employés de Postes Canada se classent au deuxième rang national pour ce qui est du taux de fréquence des accidents invalidants sur les lieux de travail sous réglementation fédérale, derrière les travailleurs du domaine des transports routiers (principalement les camionneurs). L’augmentation des congés de maladie et l’amélioration des prestations du régime collectif d’assurance-santé sont également au centre des préoccupations des travailleurs postaux.
Le gouvernement fédéral a déjà eu recours à des lois de retour au travail pour mettre fin à des grèves de travailleurs des postes, notamment en 2018, lorsque les employés de Postes Canada avaient opté pour des grèves tournantes afin de mener des actions syndicales tout en assurant le maintien du service. Le gouvernement majoritaire de l’époque avait répliqué en faisant adopter une loi de retour au travail, minant ainsi le droit à la négociation collective. Cela s’était également produit sous le précédent gouvernement conservateur, alors que la ministre du Travail de l’époque, Lisa Raitt, s’était servie de la loi pour forcer les travailleurs des postes à reprendre le travail en 2011. L’ironie, à ce moment-là, c’est que ces derniers n’étaient même pas en grève, et qu’ils avaient plutôt été mis en lock-out par Postes Canada.
Même si, au moment où j’écris ces lignes, le STTP et Postes Canada sont toujours dans l’impasse, il est essentiel que le droit à des négociations collectives libres et équitables soit maintenu. Il est évident que les grèves dérangent. Mais c’est justement l’objectif. L’action syndicale a pour but de mettre en lumière le désaccord entre les travailleurs et la direction afin d’exiger de meilleurs salaires et conditions de travail. Mais devant la fréquence à laquelle on a eu recours à l’arbitrage obligatoire ces derniers temps, il y a lieu de se demander si que les entreprises ne choisissent pas simplement de ne pas s’asseoir à la table des négociations et de retarder le moment des négociations dans l’espoir que le gouvernement fédéral forcera les parties à conclure un accord. Un fait demeure : tout ce problème aurait pu être évité si Postes Canada avait négocié de bonne foi dès le départ.