This is going to be a rare week where I talk about a personal dilemma. When writing this column every week, I tend to have a good idea about a topic I want to discuss, and I have some time to elaborate on an issue that is: either of national or regional importance; in my estimation, being under reported; or is breaking and needs to have some focus drawn to it. The tariffs the Trump Administration imposed on Canada was all three of those stories at once (although one could argue it certainly isn’t being under reported, it is of such a magnitude that any focus on it is necessary.) But I couldn’t finish anything on the topic, because Trump is approaching tariffs like the world’s stupidest game of keep away, with broad tariffs being applied one minute, and a complete or partial retreat the next.
We could argue about what the point of it all is, but I think most of us can assume there really isn’t one, at least not one a rational person could articulate. Trump has kept on his insults towards our country: calling Canada the 51st state repeatedly, calling the Prime Minister our Governor, and going far enough to state that our shared border is “an artificially drawn line.” If we were to use his own rhetoric against him, it would make half of his last campaign pointless, because he spent a huge chunk of it complaining about the Mexican border, another “artificially drawn line.”
So on March 4th, Trump applied a blanket 25 percent tariff on all goods coming into the country from Canada and Mexico. In retaliation, Canada applied retaliatory tariffs on a significant number of items, but still leaving some room to apply additional tariffs and non-tariff measures. That evening, Trump, in an address to Congress (his first as President) he said “tariffs are not just about protecting American jobs. They’re about protecting the soul of our country. Tariffs are about making America rich again, and making America great again, and it’s happening and it will happen rather quickly.”
On March 5th, as financial markets took a nosedive, there was that sense of uncertainty that we had in early February when he was threatening tariffs the first time. After discussing tariffs with the large three auto makers, Trump immediately paused tariffs for vehicles, because, as anyone could have told him, our auto sectors are now part of trilateral agreements between us, the U.S. and Mexico. Then came news that he’d be pausing tariffs on Mexico. And then, a few hours later, he retreated, as he often does, from the issue of Canadian tariffs, at least by walking back to protect his own hide as he declared “I wasn’t even looking at the stock market.” The cowardice involved in both causing, and then immediately retreating from, the level of damage he inflicted on his and our economies is astonishing.
At this point, tariffs are definitely, surely, clearly going to be applied in full on April 2nd, as opposed to the current situation where tariffs are being applied to some products, but not products that are included under the CUSMA deal he signed under his first presidency (which he later criticized). Or maybe they won’t, especially if those policies impact his general popularity among his base specifically. This pointless trade war has shredded international confidence in the U.S. as a reliable trading partner and has impacted Canada’s view of our neighbours to the south. A recent Angus Reid Institute poll shows only 24 percent of Canadians currently holding a favourable view of the U.S. (the lowest ever recorded, and only 4 points ahead of Canadians who have a favourable view of China.) A full 52 percent of Canadians now view the U.S. “as an enemy” (13 percent) or “as a potential threat to national interests” (38 percent.) There’s no other way to cut it – Trump’s isolationist plans for his country have turned Canadians away and have laid bare that the emperor has no clothes.
Trump does not understand decency, as we saw with his invective attack on Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy. He does not understand humility, as is clearly evidenced by his entire misunderstanding of the Canadian electoral system, and his bizarre claims that Justin Trudeau was going to cling to power through the tariff discussion, even though the Liberals have just selected a new leader in Mark Carney. He doesn’t even understand cooperation, which is why he sees mutual economic benefit as somehow a “subsidy on Canada.” Everything is a zero-sum game to him, with clear winners and losers. But that’s not how reality works.
But Canadians don’t lose. We fight, we work hard, we look after each other. And we win. Elbows up.
Les Canadiens doivent demeurer vigilants face au yoyo tarifaire
Cette semaine sera une des rares fois où je parlerai d’un dilemme personnel. Lorsque je me mets à l’écriture de cette chronique, chaque semaine, j’ai généralement une bonne idée du sujet que je vais aborder, et j’ai le temps d’examiner en détail une question d’importance nationale ou régionale; ou qui, selon moi, n’a pas été suffisamment exploitée; ou encore qui est d’actualité et mérite qu’on s’y intéresse. Les tarifs douaniers imposés au Canada par l’Administration Trump englobent ces trois aspects à la fois (même s’il s’agit certainement d’une question abondamment traitée, elle est tellement importante qu’il est nécessaire de bien s’y intéresser). Mais je ne peux pas faire le tour de la question puisque Trump aborde les droits de douane comme le jeu de cache-cache le plus stupide au monde, en imposant soudainement des droits de douane élevés et en les levant entièrement ou partiellement l’instant d’après.
On pourrait se demander à quoi rime tout cela, mais je crois que la plupart d’entre nous pensent que cela n’a pas de sens, du moins pas un sens que quelqu’un de rationnel pourrait expliquer. Trump n’a cessé d’insulter notre pays, en qualifiant à maintes reprises le Canada de 51e État, en traitant notre premier ministre de gouverneur, et en allant jusqu’à déclarer que notre frontière commune est une « ligne tracée artificiellement ». Si nous devions utiliser sa propre rhétorique contre lui, cela rendrait la moitié de sa dernière campagne inutile, car il a passé une grande partie de celle-ci à se plaindre au sujet de la frontière mexicaine, une autre « ligne tracée artificiellement ».
Ainsi, le 4 mars, Trump a appliqué des droits de douane généraux de 25 % sur toutes les marchandises importées aux États-Unis en provenance du Canada et du Mexique. En guise de représailles, le Canada a imposé à son tour des droits de douane sur un grand nombre de produits américains, tout en se réservant la possibilité d’appliquer des droits de douane supplémentaires et des mesures non tarifaires. Ce soir-là, Trump a déclaré, dans un discours devant le Congrès (son premier depuis son accession à la présidence) : « Les droits de douane ne visent pas seulement à protéger les emplois américains, ils visent aussi à protéger l’âme de notre pays. Ils ont pour objectif de redonner richesse et grandeur à l’Amérique, ce qui est en train de se produire, et assez rapidement. ».
Le 5 mars, alors que les marchés financiers plongeaient, il y avait ce sentiment d’incertitude que nous avions ressenti début février, quand Trump avait menacé d’imposer des droits de douane pour la première fois. Après avoir discuté avec les trois grands constructeurs automobiles, Trump a suspendu immédiatement l’imposition de droits sur les véhicules, parce que, comme n’importe qui aurait pu le lui dire, nos secteurs automobiles font désormais partie d’accords trilatéraux entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Ensuite, on a appris qu’il suspendait l’imposition de droits de douane sur les produits mexicains. Puis, quelques heures plus tard, il a reculé, comme il le fait souvent, sur la question de l’imposition de droits de douane au Canada, du moins en faisant marche arrière comme pour se protéger lui-même, puisqu’il a déclaré : « Je ne regardais même pas les marchés boursiers. ». La lâcheté dont il a fait preuve en causant le niveau de dommages qu’il a infligé à son économie et à la nôtre, puis en reculant tout de suite après, est stupéfiante.
À ce stade, il est certain que les droits de douane seront appliqués dans leur intégralité le 2 avril, alors que maintenant, ils ne sont appliqués que sur certains produits, et pas ceux visés par l’ACEUM que Trump a signé lors de son premier mandat comme président (mais qu’il a critiqué ensuite). Ou peut-être que ce ne sera pas le cas, surtout si ces politiques nuisent à sa popularité au sein de sa propre base. Cette guerre commerciale inutile a miné la confiance à l’égard des États‑Unis comme partenaire commercial fiable sur la scène internationale et a changé la vision du Canada envers ses voisins du Sud. Selon un récent sondage de l’Institut Angus Reid, actuellement, à peine 24 % des Canadiens ont une vision favorable des États-Unis (le taux le plus bas jamais enregistré et qui dépasse d’à peine quatre points le pourcentage de Canadiens ayant une vision favorable de la Chine). Pas moins de 52 % des Canadiens considèrent désormais les États-Unis comme un pays ennemi (13 %) ou « une menace éventuelle pour les intérêts nationaux » (38 %). Il faut bien le dire, les plans isolationnistes de Trump pour son pays ont eu pour effet de détourner les Canadiens et ont révélé que le roi est nu.
Trump ne comprend pas la décence, comme nous l’avons vu avec ses invectives contre le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy. Il ne comprend pas non plus l’humilité, comme le démontrent clairement sa mauvaise compréhension du système électoral canadien et ses affirmations bizarres selon lesquelles Justin Trudeau allait s’accrocher au pouvoir pendant les discussions sur les droits de douane, alors même que les libéraux viennent de se choisir un nouveau chef en la personne de Mark Carney. Il ne comprend même pas la coopération, puisqu’il considère que les avantages économiques mutuels sont en quelque sorte une « subvention pour le Canada ». Pour lui, tout est un jeu à somme nulle, avec des gagnants et des perdants clairs. Mais la réalité est toute autre.
Les Canadiens ne sont pas des perdants. Au Canada, nous nous battons, nous travaillons fort et nous prenons soin les uns des autres. Et nous gagnons. Nous ne lâchons rien.