Carol Hughes’ Column – Infrastructure Funding Gap for First Nations a Growing Concern

In her mandate letter, the Minister of Indigenous Services was tasked with the goal of working “…to eliminate all remaining long-term drinking water advisories, and closing the infrastructure gap by 2030, with a focus on building sustainable and affordable housing.” This is a laudable goal, but what exactly is the infrastructure gap felt by First Nations, what is required to achieve the goal of closing this gap, and is the government actually moving towards achieving this goal?

On the first point, simply put, the infrastructure gap between First Nations and non-Indigenous communities can best be described by what they have access to, and more importantly, what they don’t. Clean drinking water, for example, is one of the most visible divides between First Nations and non-Indigenous communities, so much so that we’ve been talking about eliminating boil water advisories on reserve for decades, and that the issue is so persistent it appeared in the Minister’s mandate letter. Although eliminating boil water advisories is vital, it remains one of the most critical infrastructure gaps for 28 First Nation communities across Canada.

The Assembly of First Nations (AFN) has recently released a report that explores exactly how much the Federal government needs to spend to close the infrastructure gap, and the amount is frankly staggering. In their report, the AFN presumes that the Federal government would need to invest $349.2 billion to meet the calls of the Minister of Indigenous Services’ mandate letter to close that gap by 2030. A huge sum of money, for certain, but those numbers are meant to account for successive governments over the course of our nation’s history refusing to meet the needs of First Nations people. The report acts as a sort of budget request to the Federal government to help guide where these critical infrastructure gaps lay. Again, these aren’t requests for funding that go beyond what non-Indigenous Canadians have access to, this is a costing of what would bring First Nations communities in line with the same level of infrastructure and access to services received in non-Indigenous communities.

So where would these investments need to be placed, and how is the government currently doing to reduce the infrastructure gap? AFN has fully costed this, and indicate the investments that would be required under 10 categories, include:  $12.6 billion in education; $35.5 billion for yearly road access; $30.9 billion for climate adaptation; $12.7 billion to achieve net zero emissions; $1.6 billion for accessibility; $135.1 billion for housing; $59.5 billion for infrastructure (more specifically, ports, transportation infrastructure, utilities infrastructure, etc.); $5.2 billion for digital connectivity; $0.7 billion for remaining critical drinking water advisories; and $55.4 billion for 401 First Nations direct asks already made to Indigenous Services Canada (which includes funding for cultural centres, social programs, recreational assets like parks, etc.) 

While the Minister maintains that she will meet the goal set out in her mandate letter, the reality is that more investments are needed. The government isn’t keeping pace with what’s necessary on First Nations housing, with documents last year showing they’ve spent only $2.37 billion between 2015 and early 2023, far short of what the AFN states is necessary. Budget 2024 proposed to invest just “…$918 million over five years, starting in 2024-25, to Indigenous Services Canada and Crown-Indigenous Relations and Northern Affairs Canada to accelerate work in narrowing First Nations, Inuit, and Métis housing and infrastructure gaps.”

These investments aren’t nearly enough. And to be clear, they would be investments. Infrastructure spending has traditionally been one of the best things a government can spend money on, creating jobs and jumpstarting local economies. Auditor General Karen Hogan recently published a report that indicates people in First Nations communities are four times more likely to live in crowded housing and six times more likely to live in housing in need of major repairs than non‑Indigenous people. This is unacceptable.

Closing the housing and infrastructure gaps on First Nations communities is vital. It’s time for the Minister of Indigenous Services to follow her mandate and for the Federal government to prioritize infrastructure investments in First Nation communities.

 

 

Déficit de financement des infrastructures pour les Premières Nations, une préoccupation croissante

Dans sa lettre de mandat, la ministre des Services aux Autochtones s’est vu confier le mandat d’« éliminer tous les avis à long terme concernant la qualité de l’eau potable qui subsistent, et de combler les écarts en matière d’infrastructures d’ici 2030, en mettant l’accent sur la construction de logements durables et abordables. » Il s’agit d’un objectif louable, mais quels sont exactement les écarts en matière d’infrastructures ressentis par les Premières Nations, que faut-il faire pour atteindre l’objectif de combler les écarts, et le gouvernement s’efforce-t-il réellement d’atteindre cet objectif?

En ce qui concerne le premier point, les écarts en matière d’infrastructures entre les communautés des Premières Nations et les communautés non autochtones peuvent facilement être illustrés par ce à quoi les communautés ont accès et, plus important encore, par ce à quoi elles n’ont pas accès. L’eau potable, par exemple, est l’un des fossés les plus visibles entre les communautés des Premières Nations et les communautés non autochtones, à tel point que nous parlons depuis des décennies d’éliminer les avis d’ébullition de l’eau dans les réserves et que la question est si persistante qu’elle figure dans la lettre de mandat de la ministre. Il est essentiel d’éliminer les avis d’ébullition de l’eau, mais la question demeure l’un des écarts en matière d’infrastructures les plus critiques pour 28 communautés des Premières Nations au Canada.

L’Assemblée des Premières Nations (APN) a récemment publié un rapport sur le montant exact que le gouvernement fédéral devrait dépenser pour combler les écarts en matière d’infrastructures, et le montant est franchement stupéfiant. Dans son rapport, l’APN estime que le gouvernement fédéral devrait investir 349,2 milliards de dollars pour respecter les engagements énoncés dans la lettre de mandat de la ministre des Services aux Autochtones, à savoir combler les lacunes d’ici 2030. Il s’agit certes d’une somme énorme, mais le montant est censé tenir compte des gouvernements qui se sont succédé au cours de l’histoire du pays et qui ont refusé de répondre aux besoins des Premières Nations. Le rapport constitue une sorte de demande de budget adressée au gouvernement fédéral pour l’orienter quant aux écarts en matière d’infrastructures essentielles. Le financement demandé ne dépasse pas celui qui concerne les Canadiens non autochtones. Les calculs connexes sont effectués de sorte à permettre aux communautés des Premières Nations d’atteindre le même niveau d’infrastructure et d’accès aux services dont bénéficient les communautés non autochtones.

Alors, où faudrait-il investir et comment le gouvernement s’y prend-il actuellement pour réduire les écarts en matière d’infrastructures? L’APN a procédé à une évaluation complète des coûts et indique les investissements qui seraient nécessaires dans 10 catégories, notamment : 12,6 milliards de dollars en éducation; 35,5 milliards de dollars pour l’accès routier annuel; 30,9 milliards de dollars pour les mesures d’adaptation aux changements climatiques; 12,7 milliards de dollars pour la carboneutralité; 1,6 milliard de dollars pour l’accessibilité; 135,1 milliards de dollars pour le logement; 59,5 milliards de dollars pour les infrastructures (plus précisément, les ports, les infrastructures de transport, les infrastructures de services publics, etc.); 5,2 milliards de dollars pour la connectivité numérique; 0,7 milliard de dollars pour les avis qui subsistent d’ébullition de l’eau potable d’une importance capitale; et 55,4 milliards de dollars pour 401 demandes directes des Premières Nations déjà adressées à Services aux Autochtones Canada (qui comprennent le financement de centres culturels, de programmes sociaux, de biens récréatifs tels que les parcs, etc.). 

Bien que la ministre maintienne qu’elle atteindra l’objectif énoncé dans sa lettre de mandat, le fait est que davantage d’investissements sont nécessaires. L’année dernière, des documents ont montré que le gouvernement n’avait dépensé que 2,37 milliards de dollars entre 2015 et le début de 2023, ce qui est loin d’être suffisant pour répondre aux besoins de l’APN en matière de logement des Premières Nations. Le budget de 2024 proposait des investissements de seulement « 918 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2024‑2025, pour permettre à Services aux Autochtones Canada et à Relations Couronne‑Autochtones et Affaires du Nord Canada d’accélérer les travaux visant à cerner les lacunes en matière de logement et d’infrastructure des Premières Nations, des Inuits et des Métis. »

Ces investissements sont loin d’être suffisants. Soyons clairs : il s’agit bien d’investissements. Les dépenses d’infrastructure sont traditionnellement l’une des meilleures mesures qu’un gouvernement puisse prendre, car elles permettent de créer des emplois et de relancer les économies locales. La vérificatrice générale Karen Hogan a récemment publié un rapport indiquant que, comparativement aux personnes non autochtones, les membres des communautés des Premières Nations sont quatre fois plus susceptibles de vivre dans des logements surpeuplés et six fois plus susceptibles de vivre dans des logements nécessitant des réparations importantes. La situation est inacceptable.

Il est essentiel de combler les lacunes en matière de logement et d’infrastructure dans les communautés des Premières Nations. Il est temps que la ministre des Services aux Autochtones remplisse son mandat et que le gouvernement fédéral donne la priorité aux investissements dans les infrastructures des communautés autochtones.

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