Last week, the House of Commons Procedure and House Affairs Committee (PROC) began reviewing the House’s policy on workplace harassment and violence prevention. This, in years’ past, would register as an innocuous meeting not worthy of generating even a small story in the back of a paper or deep in a website. That’s not what happened, as the PROC Committee heard witness after witness, frequently MPs, recount in excruciating detail the extreme level of harassment, threats of violence and death threats they have been receiving or have observed. This is not normal nor acceptable.
Patrick McDonell, the current Sergeant-at-Arms and Corporate Security Officer of the House of Commons, perhaps provided the most succinct sentence possible to explain what’s happening: “In 2019 there was approximately eight files we opened up on threat behaviours, either direct or indirect threat towards an MP, and in 2023 there was 530 files opened.” The news headlines are a sad collection of where our political discourse has steered towards: MPs advised to lock office doors, avoid meetings as death threats skyrocket reads a National Post article; Harassment of MPs spiked almost 800% in 5 years, says House sergeant-at-arms reads a CBC article.
This is an astonishingly depressing state of affairs, one that a number of MPs and other public servants have expressed serious concerns about over the last few years. It’s been a sort of unspoken feeling for a while now but hearing the Sergeant-at-Arms reveal the massive increase in threats and harassment is very troubling.
When asked about harassment online, the Sergeant-at-Arms said this: “it’s come to the point where we’re bulk filing the harassment of MPs online, as there’s just so much of it. The social media platforms are, one, either not taking our call or two, taking our call and saying, ‘Yes, we’ll look into it,’ and it ends there.” The very nature of social media has made it easier to attack, harass, and threaten people, where users can hide behind anonymity. And, because of the work they do trying to represent their constituents, MPs are easy targets for this sort of behaviour. We’ve known for a long time that social media trades on engagement, and rage is often the easiest tool to keep people engaged. But it comes at a massive cost that we still aren’t fully prepared to deal with.
This isn’t a partisan issue, but an issue of how we engage with each other. During that particular PROC Committee meeting, many of the witnesses appearing were woman MPs. Conservative MP Michelle Rempel Garner and NDP MP Lyndsay Mathyssen both stated they have received death threats. Liberal MP Pam Damoff, who recently decided not to run again citing harassment, said “the level of threats and misogyny I am subject to both online and in person are such that I often fear going out in public, and that is not a sustainable and healthy way to live.” My colleague and friend Charlie Angus has had to have the OPP come and answer phone calls in his constituency office at one point because he was receiving a stream of threats over a 24-hour period.
And while I have not spoken much about this publicly, I’ve personally worked with the Sergeant-At-Arms office after receiving threats in recent months, which is not something I’ve actively had to do in my almost 16 years as an MP. There have of course been instances where I’d receive angry phone calls (the very nature of politics means you aren’t going to make everyone happy all of the time) but nothing to the level that I or my staff have had to be concerned about personal safety until recently. As a result, a formal complaint was filed with the police and charges laid, not something I considered lightly, but leaving my staff or myself open to active death threats & ongoing harassment isn’t an option.
There are enormous costs to this unacceptable growth in intimidation and abuse, both financially, and far more importantly, to our democracy. RCMP costs to protect MPs excluding the Prime Minister have increased to $1.8 million in fiscal year 22/23 and we are on track to double those expenditures in 23/24. That’s a significant increase. But what’s more significant are the number of people who will step away from even attempting to run for office. Anyone who doesn’t feel like they can endure a torrent of vitriol may decide this job isn’t worth it. That means the people who may be more likely to attract those threats (women, First Nations people, youth, LBTQ+ people, etc.) will be less inclined to run for elected office, and that does severe damage to representative democracy.
We have recently seen that this isn’t just a growing problem here in Canada, but to countries across the globe as well. It’s obvious we need to do a better job of turning down the heat both on social media and in the political sphere, or we risk alienating the next generation of leaders from public service.
Menaces contre les députés : une situation qui a complètement dégénéré
La semaine dernière, le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre (PROC) a commencé à examiner la politique de la Chambre sur la prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail. Dans le passé, une telle réunion aurait été considérée comme anodine et n’aurait pas mérité de faire l’objet d’un article en fin de journal ou d’un article sur un site Web. Or, ce n’est pas ce qui s’est passé, puisque le comité PROC a recueilli témoignage après témoignage, souvent des députés, qui ont raconté dans les moindres détails le niveau extrême de harcèlement, de menaces de violence et de menaces de mort qu’ils ont reçu ou constaté. Ce n’est pas normal, ni acceptable.
Patrick McDonell, le sergent d’armes et directeur de la sécurité institutionnelle actuel à la Chambre des communes, a bien su résumer la situation: « En 2019, nous avons ouvert environ huit dossiers sur les comportements menaçants, directs ou directs, à l’égard d’un député. Or en 2023, 530 dossiers ont été ouverts. » Les manchettes sont une triste compilation des orientations de notre discours politique : dans un article du National Post, on peut lire MPs advised to lock office doors, avoid meetings as death threats skyrocket [Montée en flèche des menaces de mort : les députés sont invités à verrouiller les portes de leur bureau et à éviter les réunions]; ou encore, dans un article de la CBC, Harassment of MPs spiked almost 800% in 5 years, says House sergeant-at-arms [Augmentation de près de 800 % du harcèlement des députés en cinq ans, selon le sergent d’armes de la Chambre des communes].
Il s’agit d’une situation étonnamment déprimante, qui a d’ailleurs suscité de vives inquiétudes de la part d’un certain nombre de députés et d’autres fonctionnaires au cours des dernières années.
Bien que gardé sous silence, ce sentiment était déjà présent depuis un certain temps. Il est très inquiétant d’entendre le sergent d’armes révéler l’augmentation massive des menaces et du harcèlement.
Lorsqu’on lui a posé des questions sur le harcèlement en ligne, le sergent d’armes a répondu ceci : « Nous en sommes au point où nous déclarons en vrac le harcèlement des députés en ligne, car il y en a tellement. Les plateformes de médias sociaux, d’une part, ne nous répondent pas, ou bien nous répliquent : “Oui, nous allons examiner la question”, et c’est tout. » La nature même des médias sociaux a rendu plus faciles les attaques, le harcèlement et les menaces, les utilisateurs pouvant se cacher derrière l’anonymat. Et, en raison du travail qu’ils accomplissent pour représenter leurs électeurs, les députés sont des cibles faciles pour ce genre de comportement. Nous savons depuis longtemps que les médias sociaux reposent sur l’engagement et que la rage est souvent l’outil le plus simple pour maintenir l’engagement des gens. Mais cela a un coût énorme auquel nous ne sommes pas encore tout à fait prêts à faire face.
Ce n’est pas une question de partisanerie, mais de la façon dont nous interagissons les uns avec les autres. Lors de cette réunion du Comité PROC, de nombreux témoins étaient des femmes parlementaires. La députée conservatrice Michelle Rempel Garner et la députée néo-démocrate Lyndsay Mathyssen ont toutes deux déclaré avoir reçu des menaces de mort. La députée libérale Pam Damoff, qui a récemment décidé de ne pas se présenter de nouveau en invoquant le harcèlement, a déclaré : « Le niveau de menaces et de misogynie auquel je fais face en ligne et en personne est tel que je crains souvent de sortir en public, et ce n’est pas une façon durable et saine de vivre. » Mon collègue et ami Charlie Angus a dû demander à la PPO de venir répondre aux appels téléphoniques dans son bureau de circonscription à un certain moment parce qu’il recevait un flot de menaces dans une période de 24 heures.
Par ailleurs, même si je n’en ai pas beaucoup parlé publiquement, j’ai personnellement travaillé avec le bureau du sergent d’armes après avoir reçu des menaces au cours des derniers mois, une première en presque 16 ans de carrière en tant que députée. Il m’est bien sûr arrivé de recevoir des appels téléphoniques de personnes en colère (la nature même de la politique fait qu’on ne peut pas toujours contenter tout le monde), mais jamais au point que moi ou mon personnel n’ayons eu à craindre pour notre sécurité personnelle jusqu’à récemment. En conséquence, une plainte officielle a été déposée auprès de la police et des poursuites ont été engagées. Je ne l’ai pas envisagé à la légère, mais il est hors de question de laisser mon personnel ou moi-même exposés à des menaces de mort actives et à un harcèlement incessant.
Cette croissance inacceptable de l’intimidation et des abus a un coût énorme, à la fois sur le plan financier et, encore plus important, pour notre démocratie. Les frais de la GRC pour protéger les députés, à l’exception du premier ministre, ont augmenté pour atteindre 1,8 million de dollars au cours de l’exercice 2022-23; nous sommes en bonne voie de doubler ces dépenses en 2023-24. C’est une augmentation importante. Mais ce qui est encore plus grave, c’est le nombre de personnes qui renonceront à se présenter aux élections. Quiconque ne se sent pas capable de supporter un tel tourbillon de hargne peut se dire que ce travail n’en vaut pas la peine. Cela signifie que les personnes les plus susceptibles d’attirer ces menaces (les femmes, les autochtones, les jeunes, les personnes LBTQ+, etc.) seront moins enclines à se présenter aux élections, ce qui nuit gravement à la démocratie représentative.
Nous avons récemment constaté que ce problème ne s’aggrave pas seulement au Canada, mais aussi dans d’autres pays du monde. Il est évident que nous devons mieux faire baisser la pression sur les médias sociaux et dans la sphère politique, sinon nous risquons d’éloigner la prochaine génération de dirigeants de la fonction publique.